15 octobre

A la fin du dernier mail, c’etait le depart de Nanchang vers Xiamen…

J’ai bien recupere ma gourde, la jeune fille que j’avais contactee le matin est revenue expres le soir pour s’assurer que je l’avais bien. En fait, ils me l’ont apportee quand j’etais devant le bus, en train de monter dedans. A l’entree du bus, une dame me tend un sac de plastique jaune.. Ma foi, pourquoi pas, mais qu’en faire ? Puis, par gestes, on m’indique qu’il me faut enlever mes chaussures…D’accord… enfin, on me fait comprendre que la place des chaussures, c’est le sac plastique.

Un mystere elucide, donc. Trois rangees de couchettes, sur deux hauteurs. Une couette, un oreiller chacun. Ce n’est pas vraiment plat, et ca me casse un peu le dos. Films divers jusqu’a 10h30 (le bus a demarre a 6h30), puis extinction des feux. Il n’y a pas de rideaux, une lumiere jaunatre passe a travers les vitres. Mes intestins sont infatigables, aussi toute la nuit, toutes les heures, je sillonne le bus de ma couchette aux toilettes. Toilettes minuscules, a la turque comme il se doit, dans un bus qui brinqueballe… Ambiance calme, les chinois dorment, eux. Je peux donc les regarder dormir, approcher tout pres mon visage de leur visage, dans la semi-clarte du bus. J’ai l’impression d’etre une voleuse.

Apres une nuit pas tres reposante donc, arrivee a Xiamen. Il est 6 heures du matin, et je decide de prendre un taxi jusqu’a l’hotel. La course doit normalement couter 10 yuans. Pour commencer a savoir comment m’orienter dans la ville, je m’empare de mon plan de ville, et j’essaie de suivre le trajet du taxi. Bizarre, elle (c’est une femme qui conduit) prend le chemin de l’aeroport alors que c’est a l’oppose.

J’ai pourtant telephone a l’hotel pour qu’on lui explique le chemin en chinois. Il est tres clair tres rapidement qu’elle a decide de me faire visiter la ville et ses environs, et pas de prendre le chemin le plus court. On passe enfin devant la rue, et la, je lui dis de s’arreter. Le montant de la course s’eleve a 55 yuans, soit 5 fois le prix normal. Je suis verte de rage, j’essaie de lui faire comprendre que je ne suis pas dupe de son miserable stratageme. Arrivee donc a l’hotel, beaucoup trop tot pour que ma chambre soit prete. Qu’a cela ne tienne, j’ai du linge a laver, occupons nous de la lessive ! Mais non, la machine est trop bruyante, il me faudra attendre 8h30. Je m’affale donc dans le canape… patience, patience, c’est une des vertus du voyageur. Bref, linge lave et reposee, je pars visiter un temple tout proche. C’est drole l’ambiance, tres recueillie autour des statues, et ailleurs des jeunes gens, souvent en groupe qui rient beaucoup, se prennent en photos mutuellement…on prie devant les statues, et aussi sur les rochers il y a d’enormes inscriptions en chinois, devant lesquelles on prie egalement. Il y a des inscriptions en relief sur les murs, et on y jette des pieces dans l’espoir qu’elles resteront accrochees. Comme beaucoup de temples de grandes villes, il occupe une place en bas d’une colline qu’on peut escalader. De la haut, il y a une belle vue sur la baie. Vous verrez les photos quand j’arriverai a les envoyer, deux ordinateurs que j’essaie et ca ne marche pas – meme message, invalid DSN adress. Puis l’heure du check in a l’hotel arrive, JE VAIS DONC ME COUCHER ! .

Le lendemain, balade sur l’ile de Gulung Yu a trois minutes de ferry.

C’est un endroit qu’on m’a chaudement recommande, et dont le guide vante les charmes. Je suis un peu deçue par les lieux eux-memes – c’est suppose etre une ancienne concession, avec des batiments du XIX eme…

Quelques uns certes, mais beaucoup de batiments recents, et deja en etat de delabrement avance…Des qu’on s’eloigne du ferry, presque plus personne et la vie semble s’ecouler paisiblement. Transport des materiaux sur l’ile : des charrettes a bras. Je suis depassee par plusieurs tireurs, qui signalent leur arrivee en criant pour qu’on leur cede la voie. Pas de voitures. Je fais le tour de l’ile a pied, et a un moment, je trouve  un endroit tres rigolo : une plage, ou il est a la mode de venir se faire photographier quand on se marie. Ce n’est manifestement pas le jour de leur ceremonie, mais il y a sur la plage plusieurs couples avec maquilleuses, photographes, il y a ceux qui attendent, il y a des photographes entre eux qui font leur pause…Les pantalons des hommes sont en general un peu transparents, et on distingue les rayures de leurs sous-vetements… retour a l’hotel, et recherche d’un bon restaurant : ici c’est le bord de mer, adieu blaireaux et marcassins, bienvenue aux crabes, crevettes, poissons, poulpes, palourdes, et autre coquillages….

Depuis tout a l’heure je me bats avec le site de chargement de photos, et deux personnes m’ont dit qu’il y a une armada d’internautes chinois payes par le gouvernement pour surveiller les echanges, et qu’ils sont en train de regarder ce que je fais… plutot effrayant… et que quand je rencontre ce genre de probleme, la seule chose a faire, c’est de reessayer plus tard…

Hier, visite des Tulous Hakkas, qui sont des habitations particulieres du peuple Hakka de cette region. Deux options : prendre un voyage organise d’une journee, avec tous ses inconvenients, ou me debrouiller toute seule (premier bus a 6h10, puis deuxieme bus, puis negociations avec un taxi…) : je choisi la solution de facilite : le voyage organise. Evidemment on me dit que le guide parlera un peu anglais, c’est archifaux. Comme c’est l’organisation chinoise, d’abord un bus pour aller a l’entree du village ou ils veulent canaliser les visiteurs (il y a plus de deux cents tulous sur plusieurs dizaine de de km carres), puis on attend le bus et le guide local. Heureusement, une femme du groupe qui parle bien anglais me prend sous son aile.

Site de photos encore bloque, l’œil de Mao me colle aux basques !

Je cueille des plantes sur le chemin, et dans un Tulou, une vieille femme se precipite sur moi des imprecations aux levres. Evidemment, je ne comprends rien a ce qu’elle me reproche, et la femme du groupe prend ma defense. Elles se hurlent mutuellement dessus, et en viennent aux mains. La vieille femme tombe. Je suis sideree (au sens premier :  en etat de sideration). Puis nous quittons le Tulou. J’aurai l’explication plus tard : la vielle femme m’accusait d’avoir pris une plante de son champ, et demandait une compensation financiere. J’ai un peu de mal a me detendre apres ca. C’etait evident que les deux femmes se criaient des insultes. Et ce qui m’a surprise, c’est l’absence de reaction des autres habitant du Tulou : peut etre que ca faisait un peu d’animation dans leur journee ?

A l’auberge de jeunesse, je rencontre une jeune chinoise qui parle parfaitement anglais, et nous passons une bonne soiree a deviser… sur les hommes bien entendu. Elle est de Guangzhou (prononcer Gouangjo), qui est une destination de mes jours prochains. Je la recontacterai a ce moment – c’est pratique, un portable ! )

Enfin aujourd’hui, lutte d’arrache pied avec internet, balade a la plage… rechercher un cafe internet, la encore, quelle histoire !

Heureusement, entre les indications que reussissent a me donner quelques passants, et le fait que j’ai reussi a memoriser les ideogrammes, j’ai enfin trouve….

Voila, vous aurez – peut-etre – des photos quand l’internaute qui me colle aux basques ira se coucher !

Demain, depart pour Quanzhou (prononcer Tsuanjo… sinon, vous n’aurez jamais le billet de bus pour la bonne destination !). Ce sera plus cool, un bus toutes les 20 mn et deux heures de bus seulement…

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